27.8 C
Libreville
lundi 2 décembre 2024

L’Aérien en Afrique

De nombreuses liaisons intra-africaines passent par des hubs en dehors du continent (ex. Paris, Istanbul, Doha), au lieu de développer des hubs régionaux stratégiques (Addis-Abeba, Nairobi, Johannesburg) pour les connecter efficacement aux marchés secondaires. Cela allonge le temps de trajet, augmente les coûts, et limite les opportunités d’échanges économiques intra-africains.

Plusieurs raisons expliquent cela: la faible densité de trafic entre certaines régions africaines et l’absence de hubs régionaux bien connectés. Mais c’est l’oeuf et la poule, est ce que la demande est faible car le coût est trop élevé ?! Ensuite les échanges intra-africains représentent moins de 20 % du commerce total, en partie à cause du manque d’options de transport efficaces.

Les billets pour des vols intra-africains sont souvent beaucoup plus chers que des vols intercontinentaux (je me rappelle encore de ouaga-niamey à 1200€ ) en raison des taxes aéroportuaires et surcharges élevées, des coûts d’exploitation plus élevés (carburant, maintenance, etc.), et du manque de réelle concurrence dans certaines régions.

L’Afrique est composée de 54 pays, chacun ayant sa propre réglementation, ses accords bilatéraux et son espace aérien. L’absence d’une intégration complète malgré des initiatives comme la Déclaration de Yamoussoukro (1999) et le Marché unique du transport aérien africain (SAATM), qui peinent à être appliqués expliquent en partie cette situation.

Beaucoup d’aéroports africains souffrent d’un manque de capacité ou d’équipements modernes pour gérer le trafic aérien, en raison de sous-investissement chronique dans les infrastructures, d’une dépendance à des financements extérieurs pour les projets de modernisation.

Presque aucune compagnies africaines n’est capable de rivaliser avec les grandes compagnies internationales, en raison d’une manque de capitalisation, d’une mauvaise gestion (air afrique), et d’une concurrence compétitive des compagnies non africaines sur les routes rentables. Par conséquent, les compagnies africaines contrôlent seulement 20 % du marché intra-africain.

Le manque de coordination entre les blocs régionaux (CEDEAO, CEMAC, SADC, etc.) complique le développement de routes cohérentes, avec l’absence d’une stratégie continentale unifiée pour le transport aérien.

Jérémie Taïeb

 Directeur de Tikva Partners

Tikva Partners est un cabinet de conseil en stratégie, ayant pour mission d’accompagner les entreprises européennes et africaines désireuses de se développer en Afrique. Nous nous spécialisons dans le conseil, l’intermédiation, l’apport d’affaires, la stratégie, la gestion de projets complexes sur le continent africain, le développement commercial à l’international, ainsi que le conseil en communication pour des organisations privées, publiques et parapubliques.

Séphora Aworet
Séphora Aworethttp://www.gabonlogistics.com
Journaliste-Spécialiste en communication digitale. Passionné par le métier du digital et la presse numérique.

Derniers Articles

Articles similaires