Sortir le Gabon de la dépendance alimentaire : une question de logistique et de supply chain ?

Le Gabon couvre une superficie de 267 667 km2, dont environ 80% est constituée de forêt équatoriale (la moitié à l’état primaire). Le couvert forestier du Gabon représente 22 millions ha. Plus de 2 millions d’hectares sont cultivables pour les cultures industrielles telles que : café, cacao, hévéa, huile de palme, qui sont exploitables selon les normes environnementales.

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Le secteur agricole emploie environ 95 % de la population gabonaise, bien qu’il ne contribue qu’à 5 % du PIB. Les cultures vivrières sont les productions principales au Gabon.

Les axes routiers à savoir Fougamou-Mouila, Ndende-Lébamba disposent d’importantes potentialités agricoles, forestières et minières. Ces axes contribuent à l’intégration régionale et aux renforcement de liaisons routières entre les régions Nord, Sud et l’Est, ils jouent un rôle majeur dans l’exploitation agricole et l’approvisionnement des zones rurales en intrants agricoles et en produits manufacturés, et dans l’évacuation de la production vers les zones urbaines.

 Pour réduire le volume et le cout des importations en denrées alimentaires,  améliorer la sécurité alimentaire  par la culture industrielle des denrées de premières nécessités, le Gouvernement du Gabon a initié le programme Graine.

Le projet agricole Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés (Graine), une initiative sur cinq ans lancée à la fin 2014, vise à favoriser l’entreprenariat agricole en offrant notamment une formation technique aux petits agriculteurs et en renforçant l’industrialisation de l’agriculture. Le programme est mené par SOTRADER, un partenariat public-privé entre le gouvernement gabonais (51 %) et le groupe singapourien Olam (49 %).

Toutefois, pour que ces coopératives agricoles jouent pleinement leur rôle, il apparaît également essentiel qu’elles disposent des compétences logistiques et supply chain.

Aujourd’hui, connaître  et savoir gérer la logistique est en effet devenu  une compétence cruciale pour atteindre l’autosuffisance alimentaire par conséquent s’insérer dans les chaînes de valeurs de l’économie mondiale (Marché régional et international).

 En effet, pour  atteindre l’autosuffisance alimentaire et entrer dans ces  chaînes de valeur, il faut  fournir un haut niveau de  disponibilité des produits  au consommateurs, tout en restant  compétitif sur les marchés. Il faut garantir  un prix équitable  et concurrentiel. Pour cela, il faut donc  avoir des compétences logistiques à la fois au niveau opérationnel, fonctionnel et stratégique.

« Les performances logistiques dans les relations commerciales internationales et intérieures sont l’une des clés de la croissance économique et de la compétitivité d’un pays, des chaînes logistiques efficaces relient les individus et les entreprises aux marchés et leur donnent accès aux débouchés économiques, contribuant ainsi à renforcer la productivité et le bien-être.» explique Anabel Gonzalez, directrice principale du pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale.

Il est évidemment difficile pour les coopératives de développer maintenant de telles compétences, c’est donc un rôle clef du coordonnateur de programme d’identifier et d’intégrer ces compétences national voir international dans ce programme.

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Les professionnels de la logistique et des transports pourront  par exemple contribuer à développer  les coopératives agricoles , en d’autres termes,  mettre en place  des processus Supply Chain , à  savoir : recueillir et gérer les informations des  consommateurs ; écouter et répondre à leurs attentes ; prévoir la demande et gérer les flux dans la chaîne logistique ; planifier et contrôler la production agricole ;  gérer la capacité de la chaîne pour satisfaire les  demandes des consommateurs ; établir des relations avec les fournisseurs nationaux et internationaux ; stimuler le développement des produits locaux; analyser les retours au long de la chaîne, identifier les causes et mettre en place des actions ; suivre les résultats financiers des coopératives  de la chaîne logistique etc.

Julus AGAYAS

Sources :