Inscrit dans le cadre du Plan d’Accélération de la Transformation de l’économie Gabonaise, le projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval, s’inscrit dans le contexte de planification des besoins énergétiques du Gabon et vise premièrement à la fourniture d’une production d’énergie hydroélectrique renouvelable de base d’environ 34 MW pour 200 GWh, et deuxièmement à augmenter la part de l’hydroélectricité dans le mix-énergétique et diminuer ainsi la production d’électricité à base de combustible hydrocarbure tout en aidant à la stabilisation du réseau, grâce à une puissance installée suffisante. Le projet constitue une alternative de production d’énergie renouvelable par rapport à un équipement thermique (par exemple au fuel) sur le secteur ou réseau interconnecté de Libreville et constitue une réponse à la demande croissante en besoins énergétiques ; dans un délai de 5 ans prévoit de fournir 13% des besoins énergétiques de Libreville et vise à permettre la réduction du coût de l’énergie dans la province de l’Estuaire.
C’est un projet phare du Plan d’Accélération de la Transformation de l’économie fixé par le Président de la République, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, visant à contribuer considérablement à la satisfaction des besoins énergétiques de Libreville et financé à hauteur de 179 millions, par le biai d’un consortium FGIS-Meridiam et un pool de banques multilatérales dont IFC – International Finance Corporation, la African Development Bank Group, la Development Bank of Southern Africa (DBSA) et Emerging Africa Infrastructure Fund et en partenariat avec Meridiam.
Cette infrastructure hydroélectrique sera conçue, construite, et maintenue par la société Asonha Énergie, maître d’ouvrage (MOE), détenue par le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) et le fonds Meridiam. Elle devra «établir un appel d’offres (AO) pour sélectionner une entreprise principale (EP) en capacité de fournir les équipements programmés «clé en main» autrement dit, le Maître d’Ouvrage va établir un contrat de type EPC (Engineering, Procurement, Construction). L’entreprise principale sélectionnée prendra la responsabilité de la conception et de la construction du projet et fera donc office à la fois de maître d’œuvre et d’entreprise de construction. Le maître d’ouvrage (MO) devra mettre en place une section E&S (SES) sous la direction d’un Responsable E&S (RES) suffisamment compétente et dimensionnée pour assurer le contrôle du PGES de l’EP et également la mise en œuvre les différents Plans de gestion qui sont directement de sa responsabilité» .
Comme pour la plupart des chantiers de construction de barrage hydroélectrique, l’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval soulève non seulement des défis en termes de génie civil mais aussi des défis sur le plan de logistiques et transports que devra relever la société chargée de la réalisation dudit projet. En effet,l’organisation du chantier du projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval ne sera pas chose simple. Il faudra non seulement planifier les travaux, prévoir l’arrivée du matériel , tracer les voies d’accès , construire ,dans les profondeurs de la forêt équatoriale les infrastructures indispensables à la vie du chantier tout en respectant les principes de développement durable .
Ainsi, Comment Asonha Énergie prévoit de gérer la logistique du projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval ? Comment se feront les approvisionnement des matériaux et matériels de construction sur site ?
C’est en prenant connaissance de l’étude d’impact environnemental et social réalisé par ARTELIA Eau et Environnement, que nous avons trouvé des éléments de réponses à ces questions précédentes.
Dans le projet d’aménagement hydroélectrique de Kinguélé Aval, Il est prévu au maximum de limiter le transport par la route au profit du transport par voie fluviale ou voie ferrée (voie ferrée arrive jusqu’au débarcadère à proximité de la carrière Colas).
ARTELIA Eau et Environnement, justifie cela par le fait que cela permet de limiter les risques de dérive planning (routes difficilement praticables en saison des pluies), de limiter les risques d’accidents (notamment vis-à-vis des riverains lors des traversées de villages) et de limiter les impacts E&S (bilan carbone, poussières, nuisances sonores…).
Le tronçon de route entre le débarcadère et la zone de construction des ouvrages (env. 15km) sera très fréquenté pendant toute la durée du chantier. Pour limiter la traversée des zones habitées, il est prévu de réhabiliter la route secondaire entre le débarcadère et la future base vie (permettant ainsi de contourner le village d’Alen Komo et de raccourcir la distance de 1,5 km). Entre la base vie et le chantier, la route passe au travers du village d’Andock Foula.
Pour l’approvisionnement des matériaux et matériels de construction il est prévu de privilégier la voie d’accès suivante :
Pour les matériaux / matériel importés de l’étranger (équipements électromécaniques, conduites forcées…) ou produit à Libreville :
- Arrivée par voie maritime au port de Libreville / Owendo (container),
- Remontée par voie fluviale jusqu’au débarcadère situé à la confluence Komo / Mbé (100km – cf. figure ci-dessous),
- Transport par route jusqu’à la zone du chantier (15 km de route sans ouvrages de franchissement majeur)
Pour les matériaux produits à proximité ou sur le site (sables, granulats, enrochements, remblais…)
Pour les matériaux produits à proximité ou sur le site (sables, granulats, enrochements, remblais…)
- Granulats de carrière : tombereaux sur la route (13 km A/R depuis carrière Colas ; 8km depuis la carrière Wally BTP) ;
- Déblais / Remblais : tombereaux sur les routes / pistes de chantier
Enfin, rappelons qu’en «matière de transport dans le département du Komo on trouve également le Ministère du transport, le Ministère de la marine marchande, la compagnie des chemins de fer SETRAG et la société de transport SOGATRA. Les transports par barge, train et route sont structurants pour les activités économiques et sociales de la zone du projet. Certaines de ces entreprises pourront être sollicitées pour le transport des matériaux du projet. Toutefois, de manière générale, il ressort que ces services disposent de peu de ressources humaines et de moyens logistiques et financiers» a rappelé l’entreprise.