Le Gabon, comme bon nombre de pays, a opté pour la vaccination contre la Covid-19. Et comme les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas des associations caritatives, l’augmentation des prix des vaccins sur le long terme est malheureusement à envisager. Et les rumeurs actuelles sur une supposée hausse future du prix du Vaccin Pfizer évoquée notamment sur la chaîne française BFMTV par Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), lors d’un entretien accordé à la chaîne le 19 avril dernier, mettent le débat sur la table. Nous sommes alors tentés de nous poser la question de savoir quelle sera la démarche du Gabon en cas d’augmentation des prix des vaccins. Le Gabon pourra t-il continuer à en acheter ? A quel prix?
Le coût de la Covid19 est déjà assez important pour les gabonais, qu’il s’agisse du gabonais lambda qui peine à joindre les deux bouts, des entrepreneurs qui, pour la plupart, enregistrent de grosses pertes ou encore des entreprises privées ou publiques qui doivent composer avec respecter les mesures restrictives mises en place.
La flambée des prix des vaccins met le gouvernement Gabonais face à certains écueils principaux. Insister sur une solution onéreuse dont les effets restent encore à prouver est-elle l’unique voie de sortie? La promesse principale véhiculée par le vaccin est le retour à une vie normale, mais à quel prix ? Doit- on trouver une solution en se créant un nouveau problème ? Dans tous les cas, le Gabon se doit d’anticiper plutôt que de subir. Soit dès maintenant, l’Etat opte pour l’abandon de la vaccination ou opte pour une solution alternative, soit elle constitue des stocks dès maintenant avec la logistique nécessaire pour la conservation de ces vaccins afin de prévenir cette flambée des prix annoncée.
Parlant des stocks actuels en vaccin du Gabon, le 13 avril dernier en conférence de presse alors que le Gabon disposait encore de près de 90 000 doses du vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm, réceptionnées le 12 mars dernier, Jessye Ella Ekogha, porte parole de la présidence de la République annonçait que « 200 000 nouvelles doses de vaccin Sinopharm achetées par le Gabon arriveront sous peu, renforcées par l’arrivée prochaine d’environ 15 000 doses de vaccin Spoutnik V ». Une initiative finalement louable.
Seulement, si le Gabon persiste dans la voie de la vaccination, il faudrait aussi se poser la question du financement ? Si les premières doses étaient en réalité un don de la Chine, le Gabon devra injecter des fonds pour poursuivre sa campagne au détriment malheureusement des autres domaines de la vie courante des Gabonais comme l’éducation, la santé, les routes etc…. Doit-on payer ce prix au nom « d’un retour normale à la vie » quand on sait que les Gabonais déjà normalement et que la seule anormalité reste le couvre feu imposé à 18 heures ?
S’il n’est nullement question de faire un déni sur la maladie, qui continue à sévir dans le monde et au Gabon, si l’on s’en tient bien évidemment, aux chiffres du Comité de pilotage de Plan de pilotage et de riposte contre l’épidémie à coronavirus, il s’agit plutôt d’un appel à l’anticipation et à la priorisation des besoins des Gabonais. Car à si le coût en constante hausse des importations des produits alimentaires (des ressources pourtant nécessaires) fait tout de même jazzer, une facture très salée en importation de vaccins contre la Covid19 ferait couler beaucoup d’eau sous les ponts.
On espère pour finir, qu’après cette dépense faramineuse en achat de vaccins étrangers il restera quelque chose pour financer la recherche d’un vaccin contre le paludisme menée à l’hôpital Albert-Schweitzer de Lambaréné « qui souffre d’une baisse de financement en raison de la pandémie de coronavirus » comme nous le rappelle ce dimanche 25 avril TV5Monde.